Test du Lumix DMC-GH4

Le GH4 surprend, le GH4 déconcerte, le GH4 séduit.

Ergonomie : On ne change pas une équipe qui gagne !

De prime abord, nous avons sous les yeux un boitier GH3 dont la différence majeure est de s’appeler GH4.

Si la ressemblance est frappante, c’est, de l’aveu même du constructeur qu’il aurait été idiot de modifier l’ergonomie d’un boîtier plébiscité pour… son ergonomie.

Les ressources auront donc été investies ailleurs, dans la techno, entre autres. Choix judicieux s’il en est, férus de la double molette et autres afficionnados de la saga « Le Seigneur des boutons » en trois volets (La Communauté de l’ISO, Les Balances des blancs et Le Retour de l’expo) ne seront nullement désorientés.

Obturateur électronique silencieux à 1/8000e de seconde et synchronisation du flash à 1/250e de seconde viennent compléter un tableau déjà appréciable (et apprécié). S’il fallait lui trouver un défaut, sans doute évoquerions nous un menu « trop riche », si tant est que cela puisse être un défaut. En effet, la prise en main complète de la bête passera par de longues recherches dans les menus. Une fois l’interface apprivoisée dans ses recoins les plus obscurs, le GH4 est bien le monstre si justement  plébiscité.

L’écran multitouch de 3’’ (7,6cm) offre 1036000 points quand le viseur en donne 2360000. Le viseur, parlons-en. Il y a fort à parier qu’il saura réconcilier les fâchés du viseur avec une approche plus intuitive de la prise de vue. En toutes circonstances, il est un réel plaisir à utiliser et on se surprend assez vite à le porter à la rétine presque automatiquement après en avoir expérimenté la richesse.

Le GH4, un boîtier réactif

On le verra par la suite : le GH4 est clairement dans une orientation « vidéaste ». Cependant, les photographes habitués au 4/3 sauront profiter d’une réactivité qui ne demande qu’à être mise à l’épreuve. L’hybride se place dans le haut du panier. Allumage en 0,51 seconde, focus en 0,07 (James Bond en rêve la nuit).

Si certains reflex n’ont pas de difficulté à battre ces scores (EOS 100D, pour l’exemple), c’est en rafale qu’il dévorera le peloton. Avec 11images par seconde, soit la réactivité d’un poisson rouge sous EPO, il participe avec le Nikon 1 à l’élaboration d’un standard de vitesse en rafale que les autres hybrides auront, espérons-le, à cœur de confirmer.

En parlant focus, impossible de ne pas évoquer l’autofocus tactile, laissant la possibilité de sélectionner manuellement une zone parmi le maillage sur l’écran. On prend ainsi plaisir à jouer avec les profondeurs de champs du bout des doigts. Une fonctionnalité très agréable, qui n’est pas sans avoir un petit côté « jeu », bien qu’elle soit  très loin d’une option purement gadget.

Une qualité photo irréprochable

Processeur Venus Engine et capteur CMOS 16 millions de pixels integrent la famille Panasonic. Il est à noter qu’aussi intéressantes soient-elles pour le photographe, ces améliorations sont peu (ou pas) mises en avant par la marque.

Sachons déceler derrière cette non-communication un positionnement axé vidéo. Les photographes désintéressés de la vidéo (existent-ils ?) privilégieront certes plus facilement un appareil à capteur full frame. Est-il pour autant légitime de ne pas s’attarder sur une qualité photo très riche, malgré tout ? Le débat reste entier.

Les multiples réglages de customisation de la courbe de niveaux viennent délivrer des fichiers RAW d’une qualité irréprochable et les hautes sensibilités (+ de 3200 ISO) bénéficient d’un travail de fond impeccable sous tout rapports.

Le GH4 en vidéo, un hybride qui en a dans le capteur

Alerte enlèvement, le respect a disparu !

Car du respect, le GH4 n’en a aucun, en tout cas envers les pontes de la vidéo par DSLR tant il change la donne par sa simple existence. Il bouleverse les codes et modifie les rapports de force établis.

Oui, nous pénétrons ici dans le temple des superlatifs, veuillez couper vos flashs et téléphones portables.

Si la liste des formats qu’il traite est plus longue qu’une semaine d’attente à la poste, c’est ici qu’il égale, voir surpasse, bon nombre de caméscopes professionnels. Les formats MOV et MP4 en 59,94Hz / 50Hz et 24Hz offrent une 4K à 29,97p, 23,98p, 25p, 24p, et tout ça à 100Mbps.

Le .mov 24Hz propose même une image C4K, soit 4096×2160 à 24p, 100Mbps. Précision intéressante quand on sait l’amour que vouent certains cinéastes aux DSLR. Citons, pour l’exemple, Quentin Dupieux et ses films déjantés capturés au 5D MarkIII. La HD n’est pas laissée pour compte, puisqu’elle se fend d’une image à 200Mbps sur tous formats.

Couplez le à un enregistreur externe (type Shogun) et il vous offrira un enregistrement en 10bits 4:2:2. Offrez lui une station XLR, il deviendra le meilleur ami du réalisateur.

Moult assistants de vidéo sont également de la partie. Citons les gammas Cinelike V et Cinelike D, qui offrent un rendu cinématographique idéal pour des travaux d’étalonnage propres au cinéma ou à la publicité.

Tourner en 4K pour un rendu HD est plus qu‘intéressant au niveau post-production. Le GH4 ne déroge pas à la règle et propose alors des rendus très fins ; des résultats proprement bluffants.

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