Sony Burano : la plus polyvalente des caméras CineAlta
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Depuis le lancement de la Venice et l’avènement de la gamme CineAlta en 2017, Sony a solidement établi sa présence sur les plateaux de tournage, tant à Hollywood que dans le monde de la publicité. Cette empreinte s’est amplifiée avec la sortie de la Venice 2 en 2021. Malgré leurs performances exceptionnelles et leur réputation élogieuse en matière de science des couleurs, ces caméras demeurent souvent réservées aux productions impliquant une équipe importante. C’est dans cette optique que Sony a pris l’initiative de condenser l’ensemble des technologies de la série Venice au sein d’une nouvelle caméra baptisée Burano. Tout comme la ville éponyme située dans le lagon de Venise, réputée pour ses maisons aux couleurs éclatantes, la Sony Burano promet d’injecter une palette riche et vibrante dans le monde de la capture cinématographique, tout en offrant une adaptabilité exceptionnelle aux besoins diversifiés des cinéastes contemporains.
La Sony Burano en monture PL couplée à un objectif cinéma Sigma 65mm T1.5
La Sony Burano comble un vide important dans la gamme de Sony qui passait directement de la FX9 à la Venice. Désormais cette gamme comprend un modèle intégrant une grande partie des technologies de la Venice mais dans un corps caméra considérablement plus compact.
La Burano complète la gamme des caméras professionnelles de Sony
L’interface externe de la caméra a d’ailleurs été entièrement repensée pour que toutes les commandes soient accessibles du côté de l’opérateur à l’exception de l’audio, dont les ports XLR sont situés de l’autre côté afin de ne pas vous gêner une fois la caméra portée à l’épaule. Cette refonte de l’interface externe de la caméra a pour but de la rendre très facile à utiliser par un seul opérateur et la destine donc en priorité aux tournages de documentaires ou de productions en “one man crew”. Sony a d’ailleurs profité de l’annonce de la Burano pour présenter une poignée déportée, la GP-VR100 avec un système d’ajustement rapide qui la destine clairement aux configurations de caméra épaule.
Équipée de la poignée GP-VR100, la Burano devient la caméra idéale pour les docus !
Dans ce sens, Sony a également souhaité que la Burano soit une caméra très légère tout en restant hyper robuste. C’est pourquoi cette dernière ne pèse que 2.9kg soit 1kg de moins que sa grande sœur la Venice 1 et 1.5kg de moins que la Venice 2.
Elle embarque un capteur Full Frame de 8.6K qui intègre beaucoup des fonctionnalités de la Venice 2. Comme un double ISO natif à 800 et 3200 ISO, 16 diaph de plage dynamique et bien sûr les dernières innovations de Sony en matière de carnations et de science des couleurs. Ainsi, elle est parfaite comme seconde caméra aux côtés d’une Venice 1 ou 2.
Le capteur 24×36 de la Sony Burano
Néanmoins, il faut bien retenir que ce n’est pas exactement comme si Sony avait transposé son capteur de la Venice 2 dans la Burano. Les deux partagent énormément de similitudes mais ont également des différences.
On notera d’ailleurs que quelques concessions ont été faites sur les ratios d’image comparé à sa grande sœur. Notamment le ratio principal qui passe de 3:2 à 17:9, ce qui exclut de facto une grande partie des optiques anamorphiques à moins de n’utiliser qu’une partie du capteur.
En revanche, la Burano profite de la possibilité de filmer en 6K sans presque aucun crop (seulement 1,07x) en full frame 8.6K et ce jusqu’à 60 images par seconde. Elle se paie même le luxe de monter jusqu’à 120 images par seconde en 4K avec un crop de 2.25x… On vous l’a dit, ils ont dû faire quelques compromis.
La monture PL de la Burano se retire pour laisser apparaitre une monture E
Autour de ce capteur on ne retrouve pas une mais deux montures. C’est une des spécificités de la gamme Venice qui est à nouveau intégrée à cette caméra, qui se présente nativement en monture PL mais qui offre également une monture Sony E. Pour en bénéficier, il faudra simplement démonter la monture PL.
Lorsque vous utilisez un objectif en monture E avec la Burano, vous pouvez utiliser le dernier autofocus de chez Sony boosté à l’intelligence artificielle, ce qui donne à l’opérateur une grande flexibilité au tournage et un suivi parfait de son sujet sans avoir besoin de follow focus.
Une autre fonctionnalité qui sera grandement appréciée par les opérateurs solo, c’est le fait que pour la première fois dans une caméra, Sony a réussi à combiner à la fois des filtres ND électroniques et un capteur stabilisé. Ce combo ultime permet à un opérateur seul de gérer précisément son exposition tout en stabilisant à la prise de vue tous ses plans.
Si vous utilisez un objectif PL, la stabilisation se fera sur 3 axes, donc uniquement via le capteur. Mais si vous utilisez une optique E équipée d’une stabilisation optique, l’image sera stabilisée sur 5 axes comme sur n’importe quel boîtier de la gamme Alpha. Ainsi, vous bénéficiez d’images totalement fluides, même à main levée, tout en conservant la qualité d’image exceptionnelle des caméras CineAlta.
Les filtres ND électroniques sont utilisables en steps ou en variable. Ils disposent aussi d’un mode “automatique” permettant de garder son exposition constante, sans aucune manipulation de l’opérateur et sans que les changements d’exposition ne soient perceptibles à l’image.
Le mode “ND Automatiques” permet de garder une exposition constante sans efforts.
La Burano intègre aussi l’enregistrement en cache issu des caméras FX6 et FX9. Cette fonctionnalité très prisée des documentaristes animaliers permet d’enregistrer de 5 à 73 secondes avant que vous n’ayez appuyé sur le bouton REC. La longueur du cache dépendra du framerate, de la résolution et du codec choisi.
En parlant de codec, la Burano étant une version plus “run and gun” de la Venice, celle-ci intègre des codecs différents de sa grande sœur. En full frame 8.6K, elle permet quand même d’enregistrer au format RAW 16bit de Sony, le X-OCN en X-OCN LT à 30 images par seconde. Ce format RAW plus compressé que le X-OCN XT a néanmoins un débit de 1.5Gbps, restituant ainsi une qualité d’image comparable à celle de la Venice 2 mais avec des fichiers moins encombrants. Notez que pour enregistrer 30 minutes dans ce format vous aurez besoin d’une carte de 512GB.
Si votre projet ne nécessite pas d’enregistrement en RAW, vous pourrez toujours utiliser le codec XAVC de Sony, qui vous délivrera de très belles images en 4:2:2 10bit. Que ce soit en XAVC-N pour une captation 4K ou en XAVC-H (codec HEVC) pour une captation en 8K.
Ces deux formats sont d’ailleurs enregistrables grâce aux 2 slots CFexpress type B présents sur la Burano. Sony en a d’ailleurs profité pour annoncer l’arrivée de deux nouvelles cartes de 1 et 2TB dans ce format. Les proxies 8bit quant à eux se feront sur une carte SD séparée.
La Burano inclut aussi 4 nouvelles LUTs : Chaud, Froid, Vintage et Teal&Orange. Ces LUTs ne sont pas enregistrées sur l’image mais servent avant tout à offrir un aperçu de ce à quoi ressemblera l’image une fois étalonnée. Elles peuvent en revanche être incluses dans les métadonnées des fichiers afin de faciliter le travail de colorimétrie en post-production.
Les 4 LUTs d’intention que propose la Sony Burano. 16 autres peuvent être définies par l”utilisateur
Les menus de la Burano sont hérités des caméras Venice et permettent d’accéder très rapidement aux principaux réglages de votre image comme le nombre d’images par seconde, les ISO, la vitesse d’obturation, les filtres ND, la LUT d’affichage et la balance des blancs.
De plus, de nombreux boutons assignables sont répartis partout sur le corps de la caméra, sur son écran et sur sa poignée. Ainsi toutes les fonctionnalités principales de la caméra sont accessibles en un clic, la rendant encore plus personnalisable et facile d’utilisation.
Pour conclure, la Sony Burano incarne une véritable révolution au sein de la prestigieuse gamme CineAlta du fabricant. Positionnée à la croisée des chemins, elle offre une qualité d’image digne de la Venice 2 tout en répondant aux besoins spécifiques des opérateurs solo. Sa polyvalence éclatante se manifeste à travers une adaptabilité sans faille, qu’il s’agisse d’un ambitieux tournage publicitaire avec une équipe technique conséquente ou d’un projet nécessitant l’agilité d’un seul opérateur en mouvement. Équipée de fonctionnalités telles que la stabilisation IBIS, les filtres ND internes et l’autofocus performant avec les optiques en monture E, la Burano se forge une place incontestable en s’adaptant sans effort à toutes les exigences rencontrées par les cinéastes d’aujourd’hui.
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